Déforestation, urbanisation, fonte des glaciers… Grâce à la compilation de millions de photos satellite prises ces 37 dernières années, on peut voir la Terre changer de visage grâce à ce nouvel outil, baptisé Timelapse, ajouté par le géant américain Google à son atlas numérique.
Quelques exemples de choses à faire
En 35 ans, la population urbaine a grossi de 2,3 milliards de personnes. Avec des conséquences en cascades : expansion des villes, réchauffement climatique, fonte des glaces… En un coup d’oeil, il est désormais possible de se rendre compte de ces bouleversements, grâce à un nouvel outil de Google.
Le géant américain de l’internet a dévoilé jeudi cette nouvelle fonctionnalité baptisée « Timelapse ». Ajoutée à son atlas numérique Google Earth, elle permet de « remonter le temps » et assister à près de quatre décennies de changement à l’échelle planétaire.
Mer d’Aral, Dubaï, Groenland, Amazonie… L’utilisateur peut choisir parmi une vingtaine de points stratégiques du globe et y voir, au choix, les rivages se transformer, les forêts reculer, les réservoirs d’eau se rétrécir ou encore les mines d’extraction s’étendre dans le paysage.
24 millions de photos, deux millions d'heures de traitement
Plus de 24 millions de photos satellite prises en 37 ans ont été exploitées pour créer ces images accélérées de la surface de la planète. « Cette mise à jour a été rendue possible grâce aux données ouvertes fournies par le programme Copernicus de l’Union européenne et ses satellites Sentinel, ainsi que par la NASA et le programme Landsat de l’US Geological Survey », a précisé Rebecca Moore, la directrice de Google Earth.
Une fois ces images collectées, un phénoménal travail de calcul a été nécessaire pour les traiter. « Il a fallu plus de deux millions d’heures de traitement sur des milliers de machines dans Google Cloud pour digérer 20 pétaoctets d’images satellite et les convertir en une mosaïque vidéo de 4,4 pétapixels », se rengorge la firme dans un communiqué.
Le rendu permet « de voir objectivement le réchauffement climatique de nos propres yeux », affirme Rebecca Moore. « Nous espérons que cela pourra ancrer tout le monde dans une compréhension objective et commune de ce qui se passe réellement sur la planète et inspirer l’action. »
Des avancées scientifiques ont déjà été possibles grâce à la précision de Google Earth, comme la découverte d’une forêt tropicale inconnue en altitude, d’un ancien village irlandais datant d’il y a 6.000 ans, ou même de squelettes vieux de deux millions d’années. Un niveau de détail peu apprécié par certains gouvernements, qui ont demandé la censure de certains sites militaires ou nucléaires sensibles.